Marc Toesca : « Hurler ‘Salut les p’tits clous’ devant 50000 personnes, ça le fait ! »

Marc Toesca, l’emblématique animateur du Top 50 de 1984 (les grands débuts sur Canal+) à 1991, a bien voulu répondre à quelques questions du grand nostalgique que je suis du Top. Mais qu’est donc devenu Marc Toesca ?

Vous avez présenté le Top50 de sa naissance en novembre 1984 jusqu’à l’été 1991. Il y a maintenant prescription, pour quelles raison avez-vous arrêté ?

MT : L’usure. Et surtout je ne me sentais plus trop en phase avec l’image et le contenu de l’émission. Il a eu aussi bien sûr l’envie de passer à autre chose….

Les rois du Top ont pour nom Goldman, Farmer ou encore Feldman, Gold et Elsa. Quels sont les vôtres pour la même époque 84-91 ?

MT : Cure, U2, Etienne Daho, Niagara, Francis Cabrel, Michael Jackson, Madonna… la liste est longue. Ces années sont riches en création parce qu’il existait à l’époque une liberté disparue depuis l’émergence des grands réseaux radio et la globalisation du marché.

Avez-vous des nouvelles du trio magique Stock, Aitken et Waterman, de Glenn Medeiros ?

MT : Je crois que les producteurs jouissent d’une retraite confortable, quant à l’ami Glenn il faut poser la question à Elsa !

Avez-vous participé à diverses manifestations étiquetées Top 50 par la suite (foire aux cochons avec en vedette JP Mader et JP François…) ?

MT : Non, mais j’ai participé au concert du Stade de France au mois de Mai. Hurler « Salut les petits clous » devant 50000 personnes, ça le fait !

Au final cette étiquette de présentateur du Top50 a-t-elle nui à votre carrière ou bien au contraire vous a-t-elle couvert d’or ?

MT : Nuire n’est pas le terme exact, on va plutôt dire qu’elle me colle aux semelles. Quand j’ai monté ma boîte de production, les responsables de chaîne m’ont ainsi souvent soufflé à l’oreille que refaire un Top ne serait pas pour leur déplaire.

20 ans après, quel regard portez-vous sur les années 80, à la TV et musicalement parlant ?

MT : Je fais partie de cette génération qui a eu la chance de créer les radios libres et démarrer de nouvelles chaînes de TV. C’est une période de totale liberté où dans les médias nous sommes passé du « Mesdames et Messieurs Bonsoir » costume cravate à « Salut les petits clous » en T-shirt et baskets ! Depuis, TV et radios sont passées à l’âge du tout business, obsédées par le nombre de ménagères de moins de 50 ans qu’elles rassemblent à 20h35, sur les écrans de pubs hors de prix. Ce comportement inhibe, hélas. Je dis ça mais la télé n’est plus mon métier depuis quelques temps déjà.

Justement, que devenez-vous ?

MT : je viens de monter un label : Monte-Carlo Records. Le Net nous permet justement de toucher aujourd’hui un public curieux et très mobile que les grands médias ont tendance à ignorer. Je retrouve donc aujourd’hui dans ce domaine l’énergie du début des radios libres et de Canal+. Pourvu que ça dure…

David Bénard

Journaliste vie numérique et mobilité, j'ai la tête à Indianapolis, le coeur à Nantes et le reste en Île-de-France...